La musique au cœur du toucher

Margaret Elke - source : CFDRM

L'influence du massage californien

Il faut tout d’abord rappeler que l’essor des doctrines orientales et des médecines alternatives dans la seconde moitié du XXème siècle incitera nombre de professionnels européens, futurs praticiens de bien-être, relaxologues, tradipraticiens, énergéticiens, etc., à se former à ces nouvelles thérapies importées d’Asie ou d’Amérique du Nord. En se confrontant à la culture (ainsi qu’à la législation) de leurs pays d’accueil, celles-ci perdent leur vocation thérapeutique. Tout du moins, leur finalité initialement curative s’édulcore pour évoluer vers des thérapies "douces", à visée préventive ou bien-être (récréative). C'est le cas du Sensitive Gestalt Massage échafaudé par Margaret Elke en 1968 [15]. Ce syncrétisme de massage suédois, de philosophie amérindienne et orientale, de Gestalt-therapie et de conscience sensorielle gagne l'Europe dès 1974, et notamment la France sous le terme de "massage californien". Plus tard récupéré par le secteur de l'esthétique et du bien-être, il abandonne alors progressivement son intention psychothérapique tout en conservant son principe d'unité corps-mental-esprit, évoluant ainsi vers un massage de relaxation qui continue de revendiquer une approche holistique de l'individu.
Après un Bac de philosophie puis un diplôme en naturopathie [2,8], Guy Dumont comptera parmi les élèves les plus assidus aux séminaires de massage californien organisés en France dans les années 1980 par Margaret Elke et son conjoint Mel Risman. Il participe à leurs ateliers durant plusieurs années, tout d’abord en groupe puis en cours particuliers, privilégiant le plaisir du contact tactile [5,6,16]. Néanmoins, Guy Dumont désapprouve la façon dont Margaret Elke conduit sa pratique : « J’avais un seul problème, ou deux petits, avec Margaret : elle n’aimait pas la musique et elle parlait en massant à cause de l’influence de son conjoint, praticien en Gestalt Thérapie. Moi je ne parle jamais en touchant (mes mains le font pour moi) et je me sers de la musique comme moteur du massage » [5]. En effet, les progrès technologiques en matière de Hi-Fi (cassettes, CD) autorisent désormais l'écoute sans interruption d'un enregistrement audio durant un long massage ; la musique, qu'elle soit diffusée à dessein ou pour meubler, se fait alors l'auxiliaire du masseur. Et c’est bien ce qui anime dès le début Guy Dumont dans sa conception personnelle du massage : synchroniser le mouvement des mains sur le tempo et l’intensité de la musique [3,4].

Un toucher juste synchronisé sur le rythme

Guy Dumont nommera cette approche le massage rythmique et la décrira ainsi dans son livre au titre éponyme, paru en 1988 : « La principale particularité du Massage Rythmique repose sur le fait que tous les mouvements que vous effectuerez, du début à la fin du massage, seront associés à la musique que vous diffuserez en même temps. […] Il vous faudra un certain temps pour apprendre à coordonner tous les mouvements au même rythme que la musique. » Et de préciser : « Le plus important n’est pas que vous soyez exactement en mesure, mais que vous respectiez l’intensité de cette musique. […] En effet, si vous écoutez la musique en ne considérant que son intensité, c’est exactement la même chose que lorsque vous parlez. Vous percevrez très vite les temps forts, les respirations et l’intonation, ainsi que toutes les formes d’arrêts ou de changements de vitesse » [3]. De prime abord, il ne semble donc pas exister de ressemblance avec le massage rythmique de l’art-thérapie anthroposophique qu’Ita Wegman a créé presque soixante-dix ans plus tôt, puisque selon les écrits de sa collaboratrice Margarethe Hauschka, elle refusait de s’appuyer sur une musique extérieure… Or c’est tout le contraire de la démarche de Guy Dumont, qui de plus est d'une intention non thérapeutique !
Cependant, pour ce dernier, l’aperception du rythme va bien au-delà puisqu'elle tient compte également de « la nature et la fonction de tous nos organes ou toute composante de notre corps physique, chacun ayant un tempo et un rythme différent, et pourtant étant associés inlassablement en chaque instant de notre vie » [4]. A l’instar de son cousin germain, le massage rythmique de Guy Dumont prône l’écoute et le respect des rythmes intrinsèques de l’organisme vivant qui se trouve sous les mains du masseur : « N’entre pas dans le temple de l’autre avec tes propres règles » [2]. Lorsque cette interpénétration des rythmes (celui de la musique, celui du corps et celui des manœuvres) s'accorde harmonieusement, alors se révèlent « la magie et la force de l’instant » [6]. De fait, quand le praticien se met ainsi au diapason du sujet massé, il s'assure de lui offrir l'expression d'un « toucher juste » [4,14]. L’influence de Margaret Elke chez Guy Dumont semble incontestable, et derrière elle tout l’héritage de la Sensory Awareness. Cette notion de "toucher juste" est d’ailleurs largement partagée au sein de la communauté des thérapeutes psychocorporels, des promoteurs de la relation d’aide par le toucher (Jean-Louis Abrassart, Joël Savatofski, etc.) et bien-sûr, des praticiens en Sensitive Gestalt Massage [13]. Mais surtout, cette recherche émotionnelle pose les fondements, comme nous l’avons vu précédemment, d’une conception artistique de l’exercice du massage.
Dans sa quête personnelle, plusieurs personnalités inspireront Guy Dumont : le fakir et hypnotiseur Yvon Yva, le mime Marcel Marceau, le docteur Henri Jarricot (dermalgies réflexes), etc.. Mais le véritable déclic adviendra quand en 1991, la représentation d’Isabelle et Paul Duchesnay, remportant le titre de champion du monde de patinage artistique, le bouleversera [5]. Il y voit le beau et l'émotion qui, de la même façon, peuvent émaner de la pratique d'un massage ; il décide alors de faire de celle-ci un Art . « L’Art, c’est peut-être essayer de parvenir à cet instant inoubliable où celui qui reçoit, comme celui qui pratique, se sent porté, transcendé » [7]. Puisant dans son expérience du massage californien mais aussi des arts martiaux et de la danse, Guy Dumont définit ainsi 250 mouvements différents, certains empruntés à Margaret Elke et d’autres totalement originaux, ayant tous la musique pour support [5] : « Après ma formation, j’ai pratiqué assidûment et intensément jusqu’au moment où je me suis senti limité. J’ai alors commencé à créer de nouveaux mouvements, mais surtout, conscient que par le toucher j’avais accès à la vie, j’ai pu entrevoir une autre forme de dialogue et d’aide. J’ai remplacé la parole qu’utilisait Margaret par la musique, elle aussi riche et variée, et créé des enchainements de plus en plus élaborés, tout en peaufinant les moindres détails et en exerçant mes mains pour affiner ma qualité de toucher » [7].
Cette exigence de perfection dans la qualité du toucher ne le quittera d’ailleurs jamais. Il en fera même son credo en imaginant le « DiGiQiDo », une méthode composée d’exercices de dextérité des doigts et des mains qui constitue désormais le préalable de son initiation au massage artistique [9]. Et il n'aura de cesse de chercher, au cours de sa vie, à faire connaître cette pratique artistique du massage auprès du grand public en multipliant les occasions de la lui partager : par l'édition en 2003 d'un DVD intitulé "Le Massage Rythmique du corps" [10], mais aussi par des séminaires de formation, des conférences et des spectacles de massage artistique (le premier dès 1992) lors de congrès d’esthétique ou de salons professionnels en France et à l’international [5]. Ces démonstrations magistrales mettent en exergue ses talents de masseur, offrant à l’auditoire une véritable performance artistique d’interprète, tel un danseur évoluant sur la peau : « Un travail bien fait est beau à voir, tant pendant l’exécution que dans le résultat, donc un bon massage doit être aussi agréable à voir qu’à recevoir » [7]. Ce travail d’interprétation sublime ce qui n’en reste pas moins la base de toute pratique, à savoir le choix des techniques et la composition des mouvements, autrement dit : la création en massage.
Mickaël Denis pratique son massage "Au gré du vent" - © Les Nouvelles Esthétiques

L'éclosion d'une créativité artistique en massage

Au début des années 2000, apparaissent de nombreuses initiatives témoignant de cette créativité artistique qu’autorise la pratique du massage sur la musique : Gilles Horclois allie rythme et techniques traditionnelles asiatiques dans le « dancing massage » [11] ; Sylvie Barthol adopte la musique américaine des Années Folles pour son « Charleston’s massage » [12] ; Alexandra Chatel présente « le massage comme une danse orientale » (tout est dit !) au congrès 2015 des Nouvelles Esthétiques, et quatre ans plus tard au même congrès, Mickaël Denis nous transporte dans le Paris de l’après-guerre avec son massage « Au gré du vent » [1] ; n’oublions pas enfin quelques disciplines restées confidentielles comme le « massage-danse » ou le « danse shiatsu ». Ce n’est finalement qu’avec l'introduction du « massage symphonique » qu’une démonstration tangible de cette nouvelle forme d’Art va émerger. Ainsi, l’exercice du massage artistique ne se limite plus à une simple méthode didactique ; il s’enrichit d’authentiques œuvres de massage dont l’originalité caractérise la personnalité de leurs auteurs.
Ce tournant artistique est le fruit de l’intuition mais surtout des connaissances d’un homme en matière de massage et de musique, ayant su relier ces deux éléments en faveur de la créativité et du partage quand jusqu’alors, seule comptait l’interprétation de mouvements préétablis. Florent Deles débute sa carrière d’artiste masseur en suivant une voie bien plus conventionnelle que celle de ses prédécesseurs puisqu'il obtient un diplôme d’Etat de masseur-kinésithérapeute en 2002. Animé d'une véritable vocation pour la pratique du massage, il se tournera très vite vers le bien-être en effectuant, dès 2005, une formation en massage californien auprès de son confrère Patrick Foury. Depuis quarante ans, celui-ci donne aux masseurs-kinésithérapeutes un aperçu de l’univers de la Sensory Awareness par l’enseignement d’un massage global pratiqué au sol sur un rythme doux et régulier calqué sur une musique relaxante [17]. Souhaitant explorer l'univers du bien-être, Florent Deles réfléchit à la création d’un nouvelle proposition sur la base d’un massage suédois, aux techniques plus variées. Amoureux de la musique instrumentale classique et moderne, le désir d’inclure celle-ci dans le processus de création de son nouveau massage ne tarde pas à lui venir. Il observe qu'à force de répéter les mouvements du massage californien sur la même musique, ses mains se synchronisent naturellement sur le rythme et la mélodie. L’idée d’opter pour une démarche inverse, dans laquelle la musique inspirerait le geste de massage, lui apparait alors comme une évidence.
Florent Deles - © studio Art-Massage

Un récit sensoriel chorégraphié sur la musique

Florent Deles emploie le terme de "massage symphonique" pour désigner cette approche inédite de la pratique artistique du massage, dans laquelle l’œuvre musicale est la source d'inspiration des mouvements, à l'image d'une danse ou d'un ballet. Le massage symphonique transpose en effet les composantes de la musique en gestes de massage dans une parfaite osmose à la fois rythmique et harmonique. La musique devient la raison d'être du massage car elle ne fait pas seulement qu'accompagner une succession de mouvements préconçus : elle donne bien-sûr le rythme des manœuvres, mais en motive également les techniques et les nuances et détermine leur trajet sur le corps. De ce fait, la musique confère au massage symphonique un caractère esthétique original qui s'exprime dans un récit sensoriel unique par l'émotion et les sentiments ressentis.
Florent Deles s'interrogera donc sur la façon de consigner les paramètres du massage (technique, vitesse, hauteur anatomique, appui, etc.) de sorte à ce que ce dernier suive fidèlement les différents éléments musicaux (timbres instrumentaux, motifs rythmiques, phrasés mélodiques, variations d'intensité, etc.). C’est alors que germera dans sa tête le concept d’une représentation schématique des manœuvres de massage sur un support écrit, à l’instar des notations chorégraphiques déjà utilisées par les danseurs (système Feuillet jadis, Laban ou Benesh aujourd’hui). Son ambition est de retranscrire sur papier, de façon exhaustive, la complexité des différentes caractéristiques technologiques, anatomiques et rythmiques des mouvements de massage. Ceci afin que leur description s’affranchisse des contraintes matérielles qu’impose un enregistrement vidéo (achat des appareils, besoin d’un modèle, temps de tournage et de montage, moyen de diffusion, etc.). En puisant dans les notions de solfège acquises durant son enfance, Florent Deles élabore à partir de 2006 un système de notation planimétrique des gestes et manœuvres de massage : la Massographie. Il continuera de le perfectionner durant une quinzaine d’années en y apportant ses connaissances en solfège, culture musicale et pratique instrumentale (piano) qu’il tire de l’enseignement du Conservatoire de Musique et de Danse. Cette méthode d’écriture symbolique du toucher fera d’ailleurs l’objet d’un manuscrit  intitulé « Le Massage Artistique », déposé en 2008. Car même si la notation massographique peut s’appliquer à n’importe quel type de massage, elle se destine particulièrement aux manœuvres chorégraphiées sur la musique, autrement dit la pratique artistique du massage.
Pratique artistique que Florent Deles expérimente dès 2007 dans une première création, French Touch, un massage rythmique synchronisé sur la musique électronique de l’album « Boulevard » de Ludovic Navarre, alias St Germain. Peu après, Florent Deles explorera toute l'étendue de son art dans la conception d’un second massage, celui-ci symphonique, en tirant parti de la liberté de composition que lui offre la Massographie, de toute l’inventivité qu’elle lui autorise pour raconter une histoire au travers de ses mains sous l'aspect d'un récit sensoriel. Cette histoire est en fait la sienne, celle d’un apprenti musicien endurant joies et peines dans la maîtrise de son instrument : une grande variété de rythmes et de techniques de massage illustrent alors les progrès de l’élève. Ce massage symphonique, terminé en 2012 après trois années de gestation, porte le titre Virtuoso, évoquant parfaitement la dextérité des mains sur le corps. La musique de huit pièces classiques (Bach, Vivaldi, Pachelbel mais aussi Dvorak ou Schubert) guide ainsi les doigts de l’artiste masseur, comme autant de tableaux sensoriels dépeignant les sentiments du massographe.
Par la suite, Florent Deles entreprend la mise en place d’ateliers de massage artistique sous une forme inédite : à l’instar de cours de yoga ou de danse, les sessions, d’une durée de deux heures chacune, se succèdent toute l’année scolaire suivant un rythme hebdomadaire. Les groupes de participant·e·s s’y retrouvent en binôme pour s’exercer de manière réciproque sur différentes massographies d’étude confectionnées pour l’occasion. Le maître-masseur, responsable de l’activité, élabore ainsi son programme pédagogique et artistique de sorte à ce que l’apprentissage du massage et de la Massographie soit progressif et ludique. Enfin, un règlement intérieur détaillant les modalités de participation et le déroulement des séances pose un cadre éthique et sanitaire rigoureux. La toute première séance des ateliers se tient en octobre 2021, accompagnant le retour de la culture, du partage et du contact si longtemps réprimés durant la pandémie de covid-19… Et un siècle exactement après qu’une conscience artistique du massage ait émergée ! Mais si Florent Deles est le premier maître-masseur à organiser une activité récréative et coopérative de massage artistique en France, le principe existe déjà outre-Atlantique, comme en témoigne cet extrait du livre de Robert N. Calvert, The History of Massage (2002) : « Un toucher récréatif et structuré a démocratisé le massage auprès d’un public profane, pas seulement comme receveur mais aussi comme donneur. Officiant de manière encadrée sur les rythmes d’une musique spécifiquement conçue, les participants donnent et reçoivent réciproquement – souvent pour la première fois – un massage en toute sécurité. Et les praticiens enfermés dans l’exercice de la massothérapie sortent de leur routine quotidienne de masseur pour s’épanouir et se réinventer, eux-mêmes ainsi que leur pratique » [18]. Une nouvelle discipline de l’Art vivant se révèle donc à l’aube du XXIème siècle : celle d’une pratique récréative du massage sur la musique avec la Massographie pour support écrit, laissant libre cours, comme la danse, à la création et à l’expression artistique… Avec cette même volonté de « toucher, émouvoir et inspirer » le monde.
 

Bibliographie

  1. DENIS M. – « Programme du 49ème Congrès International Esthétique & Spa », Les Nouvelles Esthétiques n° 722, février 2019.
  2. DUMONT A. – « Itinéraire d’un enfant pas gâté », Guy Dumont : le Toucher Juste (www.guydumont.com), 2007 (consulté le 21 janvier 2012).
  3. DUMONT G. – « Conditions matérielles », Massage Rythmique, ed. Ellébore (Paris), mai 1988.
  4. DUMONT G. – « Le massage rythmique », Massage Rythmique, ed. Ellébore (Paris), mai 1988.
  5. DUMONT G. – « Le massage artistique, un massage haute-couture », Les Nouvelles Esthétiques n° 629, septembre 2010.
  6. DUMONT G. – « Est-il encore possible de créer en soins du corps ? », Les Nouvelles Esthétiques n° 643, décembre 2011.
  7. DUMONT G. – « Le massage peut-il être un art ? », Les Nouvelles Esthétiques n° 679, mars 2015.
  8. DUMONT G. – « Parcours », L’école de la Main (www.ecoledelamain.com), 2014 (consulté le 1er décembre 2022).
  9. DUMONT G. – « DiGiQiDo », L’école de la Main (www.ecoledelamain.com), 2014 (consulté le 1er décembre 2022).
  10. DUMONT G. – Le Massage Rythmique du corps, Les Nouvelles Esthétiques, DVD n° 37, 2003.
  11. HORCLOIS G. – Dancing massage, Les Nouvelles Esthétiques, DVD n° 32, 2003.
  12. MEYER S. – « Le Charleston’s massage », Les Nouvelles Esthétiques n° 632, décembre 2010.
  13. WEYL Nym Jîne – « Le Sensitive Gestalt Massage », Psychologies, juillet-août 1998.
  14. DUMONT G. – « Déroulement de la séance », Massage Rythmique, ed. Ellébore (Paris), mai 1988.
  15. ELKE M. – « Interview de Margaret Elke le 10 juillet 1994, traduite par Martine Faine », Centre Elzéard (http://www.elzeard.com), 6 août 2018.
  16. DUMONT G. – « Est-il possible de trop bien masser ? », Les Nouvelles Esthétiques n° 682, juin 2015.
  17. FOURY P. – « Bien-être et thérapeutique : le massage californien », CEKCB (www.cekcb.fr/massage/le-massage-californien), 2021.
  18. CALVERT R. N. – « The Golden Age of massage », The History of Massage, Healing Arts Press (Rochester, USA), 2002, p. 203.

Texte : © 2022 Florent DELES. Toute référence à cet article doit porter la mention : "DELES Florent - « L'Histoire du massage artistique : la musique au cœur du toucher », Massage artistique & Massographie (www.massage.art), 2022".